Biographie de Camille CLAUDEL

“Je la revois cette superbe jeune fille dans l’éclat triomphal de la beauté et du génie : un front superbe surplombant des yeux magiques, de ce bleu foncé si rare à rencontrer ailleurs que dans les romans, un air impressionnant de courage, de franchise, de supériorité, de gaieté…” Paul CLAUDEL

Camille CLAUDEL naît le 8 décembre 1864 à Fère-en-Tardenois dans l’Aisne. Dès son enfance, elle pétrit la glaise et s’affirme par sa force de caractère.

Elle veut être sculpteur. En 1881, elle a alors 17 ans, elle arrive à convaincre sa famille de s’installer à Paris. Son talent naissant s’exprime déjà dans le modelé si particulier de “La Vieille Hélène” (1882).

Camille CLAUDEL au travail

Dès 1883, elle rencontre Auguste RODIN qui sera son professeur. Elle pratique dans son atelier, devient son inspiratrice, son modèle, sa compagne. “Je lui ai montré où elle trouverait de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle” (Rodin). Son amour pour Auguste RODIN, flamboyant, indicible, la plonge dans un abîme sans fin. Elle comprend qu’il ne sera jamais complètement présent à ses côtés, dans une ouverture totale de cœur et d’esprit. Elle se sépare de lui en 1893 et commence alors pour elle la période de la création solitaire. En pleine possession de ses moyens, elle invente un art original, mélangeant matières, textures et couleurs.

Camille trace son propre chemin, parfaitement indépendant de celui de Rodin. Vont éclore “La Petite Châtelaine”, “l’Aurore”, “Clotho”, “Les Causeuses”, “La Valse”, “L’abandon”…

Cependant, Camille doute de plus en plus de son art, de l’Art… Elle entame alors un itinéraire vers le silence après avoir, dans un ultime sursaut, donné le meilleur d’elle-même dans le monumental “Persée et la Gorgone” et “La Niobide blessée” (1907). Elle passe encore quelques années à créer et à détruire aussitôt ce qu’elle a créé s’enfermant peu à peu dans une nuit où personne ne peut plus l’accompagner.

Le 10 mars 1913, une semaine après la mort de son père qui l’avait toujours protégée, elle est conduite vers une nuit plus définitive : celle de l’internement. Elle ne créera plus et mourra, oubliée, 30 ans plus tard, le 19 octobre 1943.
Depuis 1984, l’oubli s’est fait plus léger et son nom resurgit à travers des expositions, une pièce de théâtre, un film qui lui ont redonné sa place et nous a permis de rencontrer son génie.

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